L’enquête n’est pas toujours glamour. Notre démarche fut simple et consista à nous pointer à toutes les adresses de notre liste pour demander candidement si la réunion s’y trouvait. Restait le risque de tomber sur des gens violents, mais nous étions nous-mêmes des gens violents : nous saurions les gérer.
Nous rencontrâmes moult assistants, secrétaires, gestionnaires et autres employés déconcertés par la disparition de leurs dirigeants et dirigeantes, qui saluèrent l’initiative de notre embauche et promirent de participer au paiement si nous obtenions des résultats. Je ris jaune à l’idée de me faire un petit pactole en Service grâce à cette affaire bizarre.
Nous rencontrâmes moult assistants, secrétaires, gestionnaires et autres employés déconcertés par la disparition de leurs dirigeants et dirigeantes, qui saluèrent l’initiative de notre embauche et promirent de participer au paiement si nous obtenions des résultats. Je ris jaune à l’idée de me faire un petit pactole en Service grâce à cette affaire bizarre.
Le bon endroit fut au numéro anoa de la plage vanille. Nous le sûmes parce que la gardienne me reconnut à l’entrée et me laissa l’accès sans s’inquiéter que je ramène une invitée.
Le laboratoire se composait d’un vaste dôme de verre et d’os dans lequel, dès l’entrée, j’attrapai une chaise pour m’asseoir. Omi tira de son manteau une orbe de verre à moitié remplie de sable taché de brun où buissonnaient des feuilles étroites surplombés de fragiles fleurs blanches.
Au centre du dôme, une vaste colline ; sur cette colline, un tapis de saxifrages.
Quelqu’un arriva et je piquai son globe à Omi pour le planquer sur moi.
— Salut Ravel ! Venu pointer ?
Je hochai la tête avec le sourire. La biotechnicienne tout juste arrivée me le rendit et se passa une mèche de cheveux derrière l’oreille. J’y distinguai une tache épaisse et laiteuse. Était-ce ce que je croyais ?
__ Hum ? Je ne vais pas vous répondre. __
Omi abandonna toute subtilité et sauta sur mon interlocutrice.
— Tiens, vous avez un truc là ! Bougez pas, je vais vous l’enlever.
La technicienne se dégagea, alarmée d’une telle familiarité.
— Mais tout va bien, c’est juste mon assistant personnel ! Et puis qui êtes-vous ?
— Je travaille dans un autre labo ! Je suis venue ici observer, vous savez, par rapport au projet de fusion…
— Eh bien observez avec vos yeux, merci.
Moins fâchée et davantage fière, elle reprit :
— Vous allez vous régaler. Saxifrage est tellement en avance sur la concurrence ! Nous avons de grands projets qui repoussent les limites du possible. Pas mal de secrets seront bientôt levés. Je dois retourner au travail, si vous me cherchez demandez ####### !
Je ne compris rien de son nom pour la raison évidente que ma méduse m’embrouillait la tête. Elle repartit.
Un assistant personnel, hein ?
__ Telle était ma fonction première avant que votre trahison envers Saxifrage devienne évidente. __
OK, les choses s’éclaircissaient. J’avais été embauché ici sous un faux nom et reçu le même gadget que les autres contractants. Ça n’expliquait pas pourquoi la méduse ne portait pas de marque déposée.
— Valer, viens voir !
Omi, plus vive que moi, parcourait les différentes unités de travail.
— Le labo fait se reproduire ses spécimens par voie naturelle. Le croisement génétique entre organismes parents brouille les marques déposées sur leur descendance, c’est pour ça que je n’ai rien vu.
— Ce n’est pas illégal ?
— Disons que c’est hors-normes. Et tu as vu le paquet de fleurs qu’ils ont ? On s’est embêtés pour rien avec ces histoires de clonage.
Je considérai la colline, entourée d’une petite rambarde que surmontait un panneau « attention aux plantes ». Je jetai un regard alentour. Les travailleurs étaient peu nombreux, la plupart se trouvait de l’autre côté du dôme.
Je sautai la rambarde en essayant de viser un coin de sol nu, parce que je respectais la vie de la saxifrage. J’avais toutefois conscience que si j’avais marché dessus la première fois malgré mes précautions je risquais de me retrouver encore une fois avec des fleurs sous les chaussures.
Omi me suivit, guettant que les biotechniciens ne nous surprennent pas.
En haut de la colline, une porte étanche et ronde nantie d’un volant central.
Bien sûr qu’elle était creuse. Les plages sont plates : un volume en plus quelque part, c’est un volume en moins ailleurs.
J’ouvris.
Le laboratoire se composait d’un vaste dôme de verre et d’os dans lequel, dès l’entrée, j’attrapai une chaise pour m’asseoir. Omi tira de son manteau une orbe de verre à moitié remplie de sable taché de brun où buissonnaient des feuilles étroites surplombés de fragiles fleurs blanches.
Au centre du dôme, une vaste colline ; sur cette colline, un tapis de saxifrages.
Quelqu’un arriva et je piquai son globe à Omi pour le planquer sur moi.
— Salut Ravel ! Venu pointer ?
Je hochai la tête avec le sourire. La biotechnicienne tout juste arrivée me le rendit et se passa une mèche de cheveux derrière l’oreille. J’y distinguai une tache épaisse et laiteuse. Était-ce ce que je croyais ?
__ Hum ? Je ne vais pas vous répondre. __
Omi abandonna toute subtilité et sauta sur mon interlocutrice.
— Tiens, vous avez un truc là ! Bougez pas, je vais vous l’enlever.
La technicienne se dégagea, alarmée d’une telle familiarité.
— Mais tout va bien, c’est juste mon assistant personnel ! Et puis qui êtes-vous ?
— Je travaille dans un autre labo ! Je suis venue ici observer, vous savez, par rapport au projet de fusion…
— Eh bien observez avec vos yeux, merci.
Moins fâchée et davantage fière, elle reprit :
— Vous allez vous régaler. Saxifrage est tellement en avance sur la concurrence ! Nous avons de grands projets qui repoussent les limites du possible. Pas mal de secrets seront bientôt levés. Je dois retourner au travail, si vous me cherchez demandez ####### !
Je ne compris rien de son nom pour la raison évidente que ma méduse m’embrouillait la tête. Elle repartit.
Un assistant personnel, hein ?
__ Telle était ma fonction première avant que votre trahison envers Saxifrage devienne évidente. __
OK, les choses s’éclaircissaient. J’avais été embauché ici sous un faux nom et reçu le même gadget que les autres contractants. Ça n’expliquait pas pourquoi la méduse ne portait pas de marque déposée.
— Valer, viens voir !
Omi, plus vive que moi, parcourait les différentes unités de travail.
— Le labo fait se reproduire ses spécimens par voie naturelle. Le croisement génétique entre organismes parents brouille les marques déposées sur leur descendance, c’est pour ça que je n’ai rien vu.
— Ce n’est pas illégal ?
— Disons que c’est hors-normes. Et tu as vu le paquet de fleurs qu’ils ont ? On s’est embêtés pour rien avec ces histoires de clonage.
Je considérai la colline, entourée d’une petite rambarde que surmontait un panneau « attention aux plantes ». Je jetai un regard alentour. Les travailleurs étaient peu nombreux, la plupart se trouvait de l’autre côté du dôme.
Je sautai la rambarde en essayant de viser un coin de sol nu, parce que je respectais la vie de la saxifrage. J’avais toutefois conscience que si j’avais marché dessus la première fois malgré mes précautions je risquais de me retrouver encore une fois avec des fleurs sous les chaussures.
Omi me suivit, guettant que les biotechniciens ne nous surprennent pas.
En haut de la colline, une porte étanche et ronde nantie d’un volant central.
Bien sûr qu’elle était creuse. Les plages sont plates : un volume en plus quelque part, c’est un volume en moins ailleurs.
J’ouvris.