Déjà connu un choc systémique ?
C’est le pire truc qui peut vous arriver sur les plages : la Méta ne laissera pas votre corps mourir, mais s’il est endommagé au point d’agoniser à la même vitesse que vous ressuscitez votre supplice est sans fin. L’existence du choc systémique est la seule raison pour laquelle on a encore des médecins.
Comme tout le monde, j’en avais fait deux-trois dans ma jeunesse, et j’en gardais un souvenir assez clair pour ne pas paniquer alors que tous mes membres se mettaient à trembler.
Programmer la méduse pour pourrir mon système limbique et le rendre dépendant de sa présence ? Passait encore. Jouer cette carte à ce moment précis ? Mauvais perdant, le Koretti.
Je désignais la fusion par le nom du professeur car, bien qu’il ne fût pas le seul dans cette espèce de conscience collective, je soupçonnais qu’il menait la danse : on n’avait parlé que de sa petite personne au cours de notre entretien.
Tombé de ma chaise, je continuai à convulser bêtement au sol. L’être fixait mon agonie. Un travers de civil, ça, de ne pas regarder là où il faudrait ; Bhdra chipa la méduse dans sa paume ouverte et me la jeta dessus.
__ Je vous tiens ! __
Dès qu’elle me tomba sur la tête, ma tremblote se calma ; je l’attrapai et voulut la refixer derrière mon oreille.
__ Inutile, gardez-moi dans votre main, je peux faire le taf d’ici ! __
C’était l’occasion de réparer ses dégâts.
__ Ha ha ha ça va prendre un temps fou, je vous ai complètement ruiné. __
La fusion tâchait d’immobiliser Bhdra qui se défendait sans technique mais pas sans puissance (après tout, ces muscles appartenaient aussi à Omi). J’entrai dans la bagarre histoire de lui laisser une chance d’en sortir. Encore une fois, paradoxe paradoxe, le gars revenu du futur n’ayant pas de traces de blessures, je ne pouvais pas lui cogner dessus aussi fort que j’aurais voulu. Je me contentai donc de lui coincer les bras derrière le dos et de le mettre à genoux.
— Messieurs, mesdames, enfin tout le monde quoi, calmons-nous ! Nous avions une discussion cordiale jusqu’ici, rien ne nous empêche de la poursuivre.
La fusion feula, puis se détendit entre mes mains. Comme je n’étais pas en train de la masser, j’en fus surpris.
__ L’amnésiant : il fait effet. Ça va les endormir, mais méfiez-vous quand même. __
— Que nous avez-vous fait ?
— Du calme, du calme.
Je le relâchai. Il tenta de se remettre debout, échoua, s’accrocha à la table, la renversa et le thé avec.
— Vous… Nous…
Son choix de prise se porta ensuite sur les machines entourant le puits à l’odeur de pourriture. De crainte qu’il n’y tombe, j’avançai vers lui.
Mon bon cœur me perdra : il prit la méduse dans ma main tendue et la jeta dans la fosse.
C’est le pire truc qui peut vous arriver sur les plages : la Méta ne laissera pas votre corps mourir, mais s’il est endommagé au point d’agoniser à la même vitesse que vous ressuscitez votre supplice est sans fin. L’existence du choc systémique est la seule raison pour laquelle on a encore des médecins.
Comme tout le monde, j’en avais fait deux-trois dans ma jeunesse, et j’en gardais un souvenir assez clair pour ne pas paniquer alors que tous mes membres se mettaient à trembler.
Programmer la méduse pour pourrir mon système limbique et le rendre dépendant de sa présence ? Passait encore. Jouer cette carte à ce moment précis ? Mauvais perdant, le Koretti.
Je désignais la fusion par le nom du professeur car, bien qu’il ne fût pas le seul dans cette espèce de conscience collective, je soupçonnais qu’il menait la danse : on n’avait parlé que de sa petite personne au cours de notre entretien.
Tombé de ma chaise, je continuai à convulser bêtement au sol. L’être fixait mon agonie. Un travers de civil, ça, de ne pas regarder là où il faudrait ; Bhdra chipa la méduse dans sa paume ouverte et me la jeta dessus.
__ Je vous tiens ! __
Dès qu’elle me tomba sur la tête, ma tremblote se calma ; je l’attrapai et voulut la refixer derrière mon oreille.
__ Inutile, gardez-moi dans votre main, je peux faire le taf d’ici ! __
C’était l’occasion de réparer ses dégâts.
__ Ha ha ha ça va prendre un temps fou, je vous ai complètement ruiné. __
La fusion tâchait d’immobiliser Bhdra qui se défendait sans technique mais pas sans puissance (après tout, ces muscles appartenaient aussi à Omi). J’entrai dans la bagarre histoire de lui laisser une chance d’en sortir. Encore une fois, paradoxe paradoxe, le gars revenu du futur n’ayant pas de traces de blessures, je ne pouvais pas lui cogner dessus aussi fort que j’aurais voulu. Je me contentai donc de lui coincer les bras derrière le dos et de le mettre à genoux.
— Messieurs, mesdames, enfin tout le monde quoi, calmons-nous ! Nous avions une discussion cordiale jusqu’ici, rien ne nous empêche de la poursuivre.
La fusion feula, puis se détendit entre mes mains. Comme je n’étais pas en train de la masser, j’en fus surpris.
__ L’amnésiant : il fait effet. Ça va les endormir, mais méfiez-vous quand même. __
— Que nous avez-vous fait ?
— Du calme, du calme.
Je le relâchai. Il tenta de se remettre debout, échoua, s’accrocha à la table, la renversa et le thé avec.
— Vous… Nous…
Son choix de prise se porta ensuite sur les machines entourant le puits à l’odeur de pourriture. De crainte qu’il n’y tombe, j’avançai vers lui.
Mon bon cœur me perdra : il prit la méduse dans ma main tendue et la jeta dans la fosse.
