Une seule solution à tous les problèmes. Vivre dans la tête des multiples gens qui constituaient notre adversaire devait être particulièrement simple et agréable.
En attendant, je refis un choc systémique. La fusion tomba enfin dans les pommes, sonnée par le poison versé dans son thé.
Bhdra se pencha sur le puits ; il s’illumina et la fit reculer. L’atmosphère chauffa, prit une saveur de caramel inattendue. Une main s’éleva du trou et rencontra celle de ma compagne. Elle tira dessus jusqu’à sortir de la fosse une figure humaine nue, à l’air aussi faux que la fusion.
— Valer ! Ce truc fabrique… des êtres humains ?
Inutile de crier, je n’allais nulle part : je convulsais gentiment par terre. La nouvelle arrivante voulut prendre une goulée d’air et porta la main à sa gorge.
Ah, oui, une autre chose à savoir sur les plages : l’air n’y est pas respirable. Les vivants que la Méta reconnaît sont fournis en dioxygène directement dans leurs poumons ; on en recrache bien à l’expiration, on ne consomme jamais tout, mais il se dilue trop vite pour rendre l’atmosphère vivable. Les saxifrages dehors en produisaient sans doute un peu, mais visiblement pas assez.
Bhdra colla sa bouche sur le nez de la forme et souffla dedans d’autorité. C’était de l’air souillé de dioxyde de carbone mais c’était toujours mieux que rien. La chose humanoïde accepta le cadeau et en profita pour m’attraper par le bras.
Mes tremblements cessèrent aussitôt.
Un peu de liquide suintait entre sa paume et ma peau.
— Sérieusement ?
Que la biotechnologie des laboratoires Saxifrage soit impressionnante, je voulais bien le croire ; qu’elle transforme un bout de chewing-gum à demi-vivant en ça, j’en restais bouche bée. La méduse voulut parler mais oublia de contracter ses cordes vocales ; son air se perdit. Elle commença à paniquer.
Je lui collai mon organe de Service dessus et récitai la formule officielle :
— Je te propose un contrat. Tes besoins vitaux seront pourvus. Tu seras ma responsabilité. Tu me devras obéissance.
Je grimaçai, parce que je déteste ce bout-là. Il fallait bien finir :
— Acceptes-tu ?
Mon organe de Service la scannait et envoyait ses coordonnées à la Méta. Il cherchait aussi chez elle un signe de compréhension et d’assentiment.
Elle eut un tout petit hochement de tête, juste avant de sombrer. Sa main glissa de mon bras ; j’y perçus la brûlure de toute la chimie qu’elle m’exsudait dessus.
Comme c’était mon troisième choc systémique en cinq minutes, ce coup-ci, je m’évanouis.
En attendant, je refis un choc systémique. La fusion tomba enfin dans les pommes, sonnée par le poison versé dans son thé.
Bhdra se pencha sur le puits ; il s’illumina et la fit reculer. L’atmosphère chauffa, prit une saveur de caramel inattendue. Une main s’éleva du trou et rencontra celle de ma compagne. Elle tira dessus jusqu’à sortir de la fosse une figure humaine nue, à l’air aussi faux que la fusion.
— Valer ! Ce truc fabrique… des êtres humains ?
Inutile de crier, je n’allais nulle part : je convulsais gentiment par terre. La nouvelle arrivante voulut prendre une goulée d’air et porta la main à sa gorge.
Ah, oui, une autre chose à savoir sur les plages : l’air n’y est pas respirable. Les vivants que la Méta reconnaît sont fournis en dioxygène directement dans leurs poumons ; on en recrache bien à l’expiration, on ne consomme jamais tout, mais il se dilue trop vite pour rendre l’atmosphère vivable. Les saxifrages dehors en produisaient sans doute un peu, mais visiblement pas assez.
Bhdra colla sa bouche sur le nez de la forme et souffla dedans d’autorité. C’était de l’air souillé de dioxyde de carbone mais c’était toujours mieux que rien. La chose humanoïde accepta le cadeau et en profita pour m’attraper par le bras.
Mes tremblements cessèrent aussitôt.
Un peu de liquide suintait entre sa paume et ma peau.
— Sérieusement ?
Que la biotechnologie des laboratoires Saxifrage soit impressionnante, je voulais bien le croire ; qu’elle transforme un bout de chewing-gum à demi-vivant en ça, j’en restais bouche bée. La méduse voulut parler mais oublia de contracter ses cordes vocales ; son air se perdit. Elle commença à paniquer.
Je lui collai mon organe de Service dessus et récitai la formule officielle :
— Je te propose un contrat. Tes besoins vitaux seront pourvus. Tu seras ma responsabilité. Tu me devras obéissance.
Je grimaçai, parce que je déteste ce bout-là. Il fallait bien finir :
— Acceptes-tu ?
Mon organe de Service la scannait et envoyait ses coordonnées à la Méta. Il cherchait aussi chez elle un signe de compréhension et d’assentiment.
Elle eut un tout petit hochement de tête, juste avant de sombrer. Sa main glissa de mon bras ; j’y perçus la brûlure de toute la chimie qu’elle m’exsudait dessus.
Comme c’était mon troisième choc systémique en cinq minutes, ce coup-ci, je m’évanouis.